Après deux grèves en moins d’un mois, les biologistes libéraux ont repris les négociations avec l’Assurance maladie, mais « ne sont pas parvenus à un accord » et ont indiqué qu’ils préparaient un nouveau « mouvement national large » en janvier. Les laboratoires resteront ouverts pendant les vacances.
« Afin de ne pas punir les Français », a déclaré le porte-parole de l’Alliance de biologie médicale, Alain Le Meur, dans un communiqué. Mais cette organisation, qui regroupe les quatre syndicats et les principaux groupes privés du secteur, prévient qu’il faut « préparer déjà le mois noir de janvier ».
Car les négociations n’avancent pas. Depuis la dernière grève début décembre, les syndicats ont repris contact avec l’Assurance maladie, qui a déposé cette semaine un premier projet d’accord, consulté par l’AFP. Si un compromis apparaît au vu du montant budgétaire pour l’année 2023, à hauteur de 250 millions d’euros (répartis entre tests Covid et autres examens) selon la volonté du gouvernement, la négociation est bloquée sur la période 2024-2026.
Or, la Sécurité sociale met sur la table une enveloppe de 150 millions sur trois ans, pour rembourser des « actions innovantes » actuellement réservées aux hôpitaux. Mais sans préciser le montant des économies attendues sur d’autres actions, il a évoqué « la signature d’un protocole pluriannuel avant la fin du premier semestre ».
Pourtant, les biologistes ont déjà fixé leur ligne rouge en termes de baisses de prix : pas plus de 145 millions par an. Aller au-delà « conduirait à la fermeture d’au moins 400 laboratoires locaux (et) à la suppression d’au moins 10 000 emplois qualifiés », ont-ils déclaré. Pourtant, le gouvernement a souligné à plusieurs reprises que les marges confortables du secteur, encore boostées par le Covid, justifiaient « l’effort » des biologistes. M. Le Meur renvoie cependant la balle aux autorités, dont « la position inflexible nous oblige à durcir le mouvement ».