Entreprise : Le bilan est bon mais…

Le tribunal de commerce du Puy a tenu une « audience difficile pour la rentrée scolaire ». Les quelques chiffres éloquents propres à la Haute-Loire montrent un bilan économique… en clair-obscur.

Vendredi 27 janvier, Jean-Michel Jamon, président du tribunal de commerce du Puy-en-Velay, a tenu son dernier meeting de réélection avant de passer le flambeau l’an prochain. Cet important rendez-vous permet de faire un diagnostic de la santé des entreprises de Haute-Loire. Au milieu de termes juridiques aussi difficiles que les données présentées, Jean-Michel Jamon a joué pour expliquer facilement les résultats de l’année écoulée.

Dans l’assistance, on notera la présence du Maire, Michel Chapuis, l’adjoint des commerces, Jérôme Eynard, la vice-présidente du commerce, Corinne Bringer ou encore le sénateur Olivier Cigolotti. Cette rencontre a également permis de présenter la nouvelle juge du Tribunal de Commerce, Karyn Pailhes, qui a été élue pour un mandat de deux ans.

De nombreuses entreprises ont été créées en 2022 dans le secteur

« En termes d’activité économique, on peut dire que les résultats sont bons, confirme Jean-Michel Jamon. En 2022, on est à un niveau commercial significatif ». Selon des données partagées, 1.335 entreprises seront créées en 2022, soit une augmentation de 5 % d’ici 2021 (1 266 créations). 37 % sont des indépendants.

Augmentation de 80 % du renseignement judiciaire

Mais, en même temps, les problèmes de l’entreprise prennent des proportions énormes. Le chapitre « Recours collectifs » couvre les réformes et les déréglementations ordonnées par les tribunaux. En 2021, quatre entreprises étaient dans la première situation. L’année suivante, ils étaient onze, ce qui représente une amélioration de 175 %.

Et les versements des entreprises en Haute-Loire entre 2021 et 2022, ont augmenté de 80 % (34 en 2021, 61 en 2022). Toutefois, ces chiffres doivent être nuancés, souligne Jean-Michel Jamon. Ici, on est encore bien en deçà de ce qu’on savait avant le Covid. Malgré cette forte progression, le taux d’échec est faible. »

« Habituellement, les problèmes surviennent au cours de la deuxième ou de la troisième année d’activité »

Mais qu’est-ce qui explique cette augmentation constructive du nombre de procédures déposées ? « Il y a beaucoup de sociétés qui se sont créées ces trois dernières années. Le président du tribunal de commerce nous éclaire. Généralement, les problèmes apparaissent au cours de la deuxième ou de la troisième année d’exploitation. Dans la seconde moitié de 2022 et le début de 2023, nous voyons clairement l’arrivée de cet événement. »

« Tous nos juges sont très attachés à moi car ils s’occupent aussi des problèmes quotidiens de leur entreprise. Je rappelle qu’ils sont tous bénévoles » Jean Michel

Commerce, hébergement et restauration. Les trois perdants

Jean-Michel Jamon a rappelé que les secteurs les plus touchés par la liquidation ou l’intervention en Haute-Loire sont les commerces, l’hébergement et l’alimentation. « Les raisons de ces problèmes sont nombreuses », a-t-il déclaré. Personnel, financier ou parfois dû à un mauvais ajustement de l’investissement initial. »

Quant aux fameuses PGE (dettes provinciales garanties) qui ont été en grande partie distribuées pour compenser les pertes de trésorerie causées par le Covid, leurs versements ont provoqué un effondrement financier. « Mais c’est encore petit », a déclaré le président.

« On s’attend vraiment à travailler sur un grand nombre de dossiers. »

Comment voyez-vous l’année 2023 concernant la santé des entreprises de Haute-Loire ? Cette question, Jean-Michel Jamon. Il est difficile de prédire ce qui se passera réellement. Mais compte tenu de l’accélération des systèmes au cours des six derniers mois, nous nous attendons vraiment à traiter un grand nombre de dossiers dans ce domaine. »

Enfin, il a ajouté : « De nouvelles périodes sont ajoutées aux dommages et intérêts des entreprises. L’inflation générale, les prix des matières premières, les prix de l’énergie… évidemment, tout cela pèsera lourdement dans la balance des problèmes. »

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