Publié le 8 décembre 2022 à 06h46 Mis à jour le 9 décembre. 2022 à 19:04
Êtes-vous d’accord avec ceux qui pensent que les femmes entrepreneures sont souvent associées aux valeurs qui inspirent leur projet, et si oui, lesquelles ?
Lorsqu’une femme crée une entreprise, c’est généralement pour améliorer quelque chose dans la société. Les femmes sont plus susceptibles de soutenir des projets ayant un impact environnemental ou social. Par exemple, ces entrepreneurs peuvent créer un espace de co-working dans le village ou ouvrir un lieu de permaculture. Ils reposent sur des valeurs éthiques fortes. Par conséquent, ce sont souvent les femmes qui sont responsables des questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Malgré un délai de réflexion plus long, les femmes entreprennent et réussissent mieux leurs activités commerciales que les hommes. De plus, les modèles économiques choisis peuvent ne pas viser la croissance. Par conséquent, ils doivent s’appuyer sur des structures qui les aident à surmonter l’isolement de l’entrepreneuriat.
Rencontrent-ils plus d’obstacles pour financer leurs projets ?
Le financement est un énorme obstacle, en particulier pour les startups fondées par des femmes. Mais c’est dans les très petites entreprises que l’on trouve le plus de femmes entrepreneures. Ils peuvent y mettre leur épargne, ce qui n’est pas recommandé, ou contracter un prêt à crédit pour financer leur box, entre autres. Les préjugés sexistes sont la partie la plus difficile à surmonter lorsqu’il s’agit de choix d’investissement des bailleurs de fonds.
Les préjugés sexistes sont la partie la plus difficile à surmonter lorsqu’il s’agit de choix d’investissement des bailleurs de fonds.
Notez que de nombreux entrepreneurs n’ont jamais levé d’argent. Mais même devant des banquiers ou des institutions, les femmes font face à des obstacles : un manque d’attention, un dossier qui n’est pas ouvert, des réflexions dans une moindre mesure ou encore un manque de crédibilité dans le dossier. Ce sont des actes insidieux qu’il ne faut pas négliger.
Et à part le financement, que manque-t-il encore pour que davantage de femmes soient entrepreneures ?
Les aspirants entrepreneurs ont du mal à trouver des modèles auxquels ils peuvent s’identifier en raison de l’invisibilité de leurs pairs. Même si certains sortent du lot, par exemple des PDG de start-up aux levées de fonds impressionnantes ou des patrons du CAC40. Si vous êtes entrepreneur dans l’économie réelle, il est difficile de trouver un modèle qui vous convienne. Ajoutez à cela que toutes les femmes n’ont pas le code de l’entreprenariat. Elles ne réseautent pas autant que les hommes, par exemple lorsqu’il s’agit d’acquérir de nouvelles compétences et de créer un plan d’affaires.
C’est l’heure d’un autre discours, car il faut être effronté pour démarrer une entreprise. C’est un vrai danger. Il faut valoriser l’entrepreneuriat féminin, leur donner des modèles dont s’inspirer et sortir de cet effet Golem qui les freine.